Un choix de vie

Bonjour à tous !

Hier étant mon anniversaire, j’ai décidé de m’offrir la journée sans penser à mon blog et de m’occuper de mon article du « vendredi » plus tard. Il faut savoir prendre du temps pour soi dans ces cas-là et je ne peux pas trouver meilleure introduction au thème du jour puisque je vais vous parler de mon rapport à l’écriture au quotidien, mais aussi de ce choix de vie qui me permet de travailler à plein temps sur l’écriture sans avoir un revenu dû à mes écrits.

Si vous ne le savez pas, je vais faire un bref résumé de ce que j’ai pu raconter tout au long de mon blog ou dans mon article Qui suis-je ? [Note 30/12/2018 : Cette page a changé de texte depuis]. À cause de harcèlements, j’ai dû quitter l’école à 16 ans pour pouvoir prendre soin de moi et reprendre le goût de vivre. Je passerai rapidement sur cette partie difficile de ma vie, car ce n’est pas le thème du jour. Cela explique en quelques mots ce pourquoi j’ai dû quitter l’école en vitesse, même si, mise à part cette année, je n’avais jamais vraiment accroché au format de l’école. Autant j’ai toujours aimé apprendre, mais la compétition, la pression et le cadre donné par l’école m’a toujours enfermé. Je ne me suis jamais sentie libre. En quittant l’école, je me libérais d’un fardeau, mais cela me mettait face à la réalité de la vie qui est de se choisir un avenir rapidement et sans études.

Les deux premières années n’ont pas été évidentes, car si le choix était difficile, je culpabilisais énormément de prendre mon temps. Il y avait aussi cette partie un peu plus personnelle qui faisait que j’avais besoin de ce temps pour me reconstruire, pour me retrouver et pour apprendre à avoir confiance en moi. Je ne pouvais pas sauter ces étapes et cela me donnait en quelques sortes le temps de réfléchir à mon avenir. J’ai fait tout un tas de démarches qui m’ont amené à réfléchir à d’autres formes d’études, à des stages, des métiers, mais rien ne me passionnait.

En été 2012, j’ai eu une révélation mais qui n’était pas encore celle qui m’a mise sur la bonne voie. Lors d’un anniversaire, j’ai discuté avec ma famille de lectures et j’en suis venue à parler de mon roman. Il faut savoir que, si à huit ans j’ai avoué que voulais devenir écrivain, j’avais complètement oublié ce souhait, cette envie, parce que la réalité ne se prêtait pas à un tel rêve. Et donc pendant toutes ces années, de mes huit ans à mes seize ans, j’écrivais de temps en temps pour me faire plaisir sans que je me souvienne du bonheur qui m’avait animé à l’idée d’en faire mon métier. En cet été 2012, lorsque j’ai parlé du roman que j’écrivais et dont je ne vous ai jamais vraiment parlé parce qu’il ne me correspond plus du tout (ça parlait de vampires, de loups-garous… oui, vous voyez l’époque !). Et lorsque j’ai vu l’interrogation sur le visage de ma famille et l’intérêt, je me suis sentie à nouveau animée. « Quoi ? Mon livre peut intéresser ? » Depuis ce moment-là, l’envie d’écrire est bien plus forte et ce n’est pas seulement un passe-temps, mais une passion.

Sauf que c’est en 2013 qu’est revenue cette envie d’en faire un métier. Étant ouverte à un nouvel univers de possibles — ma vie n’étant de toute façon pas commune à la plupart — je me sentais beaucoup plus disposée à faire ce choix, à prendre ce risque. D’une, parce que j’étais déjà plus grande et que je comprenais cette réalité, mais aussi parce que j’avais le soutien de mes parents. Ils avaient vu ce que j’avais traversé et ils savaient que si je décidais cela, je me donnerais à fond et je ferais de mon mieux, parce que je croyais en l’écriture et en mon rêve et que ça me donnerait la force de continuer même dans les phases les plus dures.

C’était l’introduction la plus longue jamais répertoriée ! ^^ Maintenant que je vous ai donné (voire redonné) le contexte, je peux vous parler de cette autre partie : mon rapport au quotidien. Cela fait quatre ans, vous l’aurez compris, que je travaille depuis chez moi pour réaliser mon rêve. Et le plus dur n’étant pas de ne pas avoir l’inspiration, ni le courage par moment, mais de culpabiliser. Vous l’avez peut-être remarqué, mais je suis quelqu’un qui se met beaucoup de pression et jusqu’à cet été, je ne m’étais jamais autorisée à faire une vraie pause sur mon blog parce que j’avais peur de perdre ce que j’avais déjà construit. Pour l’écriture, c’est la même chose. Je culpabilise de ne pas assez travailler, de ne pas avoir terminé ce roman sur lequel je travaille depuis tant d’années, ni même d’avoir envoyé un roman fini à des éditeurs. Pour être honnête, j’essaye de ne pas y penser et de me souvenir de ce que j’ai accompli. En 2014 j’ai auto-publié Pandore, en 2015 j’ai terminé le premier jet de La Voix d’Origine, en 2016 je l’ai réécrit et fait lire aux premiers lecteurs et en cette année 2017, j’ai terminé le premier jet du Pacte du Magicien, avancé sur une partie de Lux Æterna. La Voix d’Origine, de son côté, est en cours de réécriture même si ce livre prend de l’ampleur chaque jour.

J’ai accompli des choses, mais comme je le mentionnais dans mon article Être écrivain, c’est difficile de se déclarer comme tel si on n’a pas publié ou eu un succès. La réalité de ma situation, c’est que je suis seul maître de mon destin. Si je n’avance pas, alors mon rêve ne se réalisera pas. Je suis mon seul patron et entre ce qui est physiquement et psychologiquement possible durant certaines périodes et le besoin d’écrire pour envoyer aux maisons d’éditions, il y a un gouffre et un fil tendu sur lequel j’oscille. Avec la peur de ne pas réussir, la culpabilité de se donner du temps pour soi, je pourrais me forcer chaque jour, mais avec mon vécu et mes expériences, j’ai compris un élément fondamental de la vie : on ne peut pas vivre sans prendre soin de soi, ni sans même s’écouter lorsque notre corps nous dit qu’on a besoin d’une pause. Avec cette année au lycée, j’ai vécu des choses que je ne souhaite à personne et pourtant je me forçais à faire ce qui devait être fait parce que c’est ce que les autres font : aller à l’école. Et pourtant mon corps, ma tête me criait de prendre du recul face à cette situation qui mangeait ma confiance et mon envie de vivre.

Je ne veux pas tourner au mélo, parce qu’au contraire, j’aimerais faire ressurgir l’importance de la vie même, l’importance de faire des choix pour soi et pas pour ce qui doit être fait. Bien sûr, il y a des choses que l’on doit faire et que l’on ne peut pas éviter. J’ai conscience d’avoir de la chance, mes parents me soutiennent et comprennent mon rêve et mes peurs, mais à travers ce que j’ai vécu, je comprends bien trop l’importance de vivre sa vie. Ce n’est pas seulement vivre à travers le chemin que les autres ont déjà tracé, mais se choisir son propre chemin, prendre soin de soi parce que nous souhaitons vivre une longue vie et réaliser des rêves.

Écrire mon blog est pour moi la meilleure façon d’avoir un pied dans mon rêve. J’écris chaque semaine pour parler de ce qui me plaît, pour parler d’écriture, de lecture et de tout ce qui me passionne, mais aussi pour parler de la vie et de son importance, de l’importance de soi et de ne pas se laisser de côté. Si je n’avais pas créé ce blog en 2014 pour promouvoir Pandore, aujourd’hui je ne sais pas si j’aurais autant avancé. Chaque moment passé avec mon blog me donne des expériences à vivre qui sont les mêmes qu’avec mes romans. Quand se motiver, quand se donner du temps, quand laisser parler sa passion…

Mon quotidien n’a rien d’une routine. Vous dire que j’écris tous les jours parce que j’aime ça serait faux, mais aujourd’hui je ne vois pas pourquoi je devrais m’en cacher. Même si mon rêve est de devenir écrivain, ces années m’ont permis de comprendre qu’il faut savoir aussi s’occuper de soi, se faire plaisir et vivre tout simplement, pas seulement exister. La Voix d’Origine est un roman unique dans mon expérience d’écriture et j’ai encore du mal à comprendre qu’il va me demander encore du temps alors je laisse aller, je lâche-prise… parce que c’est dans ces moments-là que les solutions arrivent et qu’on finit par avancer. Je ne sais pas de quoi mon lendemain sera fait, si je vais travailler sur La Voix d’Origine, reprendre Le Pacte du Magicien ou Lux Æterna. Je commence à me détacher de plus en plus de cette pression du « faire », pour « être » simplement et découvrir au petit matin vers quoi me porte mes envies.

Qu’est-ce que mon quotidien ? Une succession de jours qui ne se ressemblent pas, où l’écriture trouve sa place quand d’autres fois ce sera la lecture. J’aime ma vie et si sur le papier elle n’a aucun sens, elle en a pour moi, au fond de moi. Je n’ai jamais vécu aussi intensément ma vie qu’en étant à l’écoute. J’apprends à savourer ma vie et je saisis cette chance qui m’a été offerte pour prendre ce temps d’écrire et amener mes romans au niveau que je leur souhaite. Je ne veux plus faire les choses dans la précipitation pour éviter le regard des autres qui peut être pesant, ou même la pression de cette société qui voudrait qu’à mon âge je sache déjà tout de la vie pour être rentable/utile. Je n’ai jamais autant appris de la vie qu’en prenant le temps et en observant le monde. Ce que je fais pour moi me permet de nourrir mes romans. Tout ce qui m’anime, tout ce qui me donne le courage de continuer cette réalisation de mes rêves, tout ce qui me donne envie de vivre, je l’offre dans mes romans et je sens que c’est bien plus juste, bien plus vrai que si j’écrivais pour simplement dire « j’écris ».

L’écriture, ce n’est pas seulement un moment sur l’ordinateur à taper des mots. Ils doivent avoir un sens et j’imagine que si notre propre vie n’a pas de sens, alors difficile d’en donner à des histoires inventées. J’ai trouvé un sens à ma vie, j’ai fait un choix qui peut s’avérer dur parfois mais que je ne regrette pas. Et je sais qu’un jour je vais y arriver, parce que je ne me demande plus de réaliser mon rêve avec une date limite, je me demande simplement de vivre assez pour que mes rêves se réalisent d’eux-mêmes, quand le moment sera le bon et quand je serais prête pour l’étape suivante.

Dans la vie, on ne prend pas assez le temps, mais je crois que nous devrions tous le prendre pour se poser les bonnes questions et se demander qu’elle serait la raison de vivre si on ne fait pas ce qui nous rend heureux.

« Not everyone will understand your journey. That’s fine. Its not their journey to make sense of. It’s yours. »

Zero Dean

J’espère que ce petit partage de vie vous aura intéressé et j’espère de tout cœur que vous puissiez vivre la vie que vous vous êtes imaginé, ou bien alors, si ce n’est pas le cas, que celle-ci vous réserve une plus belle surprise !

Je vous souhaite de tout cœur d’être heureux !

Caroline


Source photo : Pixabay

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